L’utilisation d’insectes comme « pest-control »
Une technique qui se développe petit à petit, commence à se faire connaître (notamment au travers de conférences TED, ou autres articles scientifiques) et est de plus en plus utilisée dans les petits champs de polyculture. Elle pourrait bien changer la façon de voir l’agriculture à l’échelle d’un particulier. Vieille de plusieurs milliers d’années va-t-elle faire son grand retour ?
Cette technique est une nouvelle forme de « pest-control », traduisez contrôle des pestes, dans le sens des insectes (le plus souvent) et autres parasites.
Ce « pest-control », qui consiste en l’utilisation d’insectes pour tuer les nuisibles, est beaucoup mis en avant dernièrement grâce à ses effets bénéfiques sur l’environnement. En effet, grâce à ces insectes, il y a une baisse ou un arrêt complet de l’emploi de pesticides. vous vous demandez sûrement comment une telle amélioration peut être possible, et je vous répondrai que c’est très simple.
Sommaire
- L’exemple des coccinelles
- L’évolution de l’utilisation d’organismes vivants
- Une technique miracle ?
- Une possible révolution dans l’agriculture biologique ?
- Alors ? Une alternative viable à toutes échelles ?
- Envie de l’appliquer pour votre propre micro-agriculture ?

L’exemple des coccinelles
J’ai choisi cet exemple parce que j’utilise personnellement des coccinelles dans mon potager. Je vais donc pouvoir donner mon expérience et mon ressenti.
Les coccinelles sont des prédateurs connus des pucerons, d’autres petits insectes qui font se recroqueviller les feuilles (donc une croissance de la plante moins importante). Qui favorisent aussi l’apparition de fumagine (maladies des feuilles leur donnant un aspect noir). Ou encore qui poussent les fourmis, entre autres, à être plus actives.
Ainsi, certains agriculteurs d’échelles différentes ont eu recours aux coccinelles pour éloigner ces parasites.
Et c’est d’après cette idée que, depuis que je suis tout petit, ma famille et moi utilisons des coccinelles.
Tout d’abord, pour pouvoir les utiliser, il faut les trouver. Chez nous, nous avons une piscine, donc assez souvent en été et même au printemps, on retrouve des coccinelles sur le point de se noyer en ayant voulu boire. Du coup, on en profite pour les mettre à côté de nos plants, afin qu’elles mangent les pucerons.
Mais si vous n’avez pas la chance de pouvoir simplement récolter les coccinelles de façon « artisanale », il y a des solutions : certains magasins en vendent. On voit ci-dessous une boîte de larves de coccinelles que l’on peut acheter sur internet.

L’évolution de l’utilisation d’organismes vivants
Cela fait plusieurs millénaires que cette méthode est connue. La première allusion à cette méthode est contemporaine à la naissance de Jésus Christ. Et au fil des siècles, plusieurs scientifiques et entomologistes ont étudié et parlé de cette méthode. Mais la première réelle utilisation répertoriée à l’échelle globale date de 1912. La cochenille était un nuisible connu en Australie, mais avec les exports, elle réussit à contaminer des plants d’autres pays. C’est pourquoi des dispositifs pour relâcher des coccinelles originaires d’Australie furent mis en place. En France, par exemple, les premiers lâchers se font dans les Alpes-Maritimes.
Suite à ce succès d’autres problèmes seront résolus par l’utilisation d’organismes vivants. Mais d’autres fois le succès ne sera pas au rendez-vous. Il y a l’exemple de la coccinelle asiatique qui n’était pas préparée à ces conditions climatiques mais qui a fait reculer les coccinelles alors présentes durant l’entre deux guerres.
Avec les limitations toujours plus restrictives sur l’utilisation de pesticides en France et partout dans le monde, de plus en plus de champs et de cultivateurs plus tournés vers la rentabilité, le rendement maximal et l’import-export se retrouvent à l’utiliser. Mais leur utilisation n’est pas non plus totale, donc il y a toujours utilisation de pesticides. Cependant, on doit souligner ce progrès car il va dans le sens des actions faites pour l’environnement.
Une technique miracle ?
Cette technique a plusieurs avantages :
- la limitation des pesticides et donc des effets néfastes qu’ils ont sur l’environnement et les humains.
- les organismes vivants font tout tous seuls. On n’a pas besoin de bien faire attention à mettre tels produits tel jour à telle heure. Non. Il faut juste regarder qu’il y en ait assez sur les plants. En rajouter (si on achète les larves) quand il n’y en a pas assez.
Mais bien entendu a aussi des inconvénients :
- ce « pest-control » ne fait pas non plus partie des plus efficaces. Malgré une efficacité déjà bien assez importante pour un particulier. La majorité des agriculteurs professionnels ne va pas l’utiliser pour cela.
- chaque parasite a son prédateur, il faudrait donc beaucoup d’insectes différents pour contrôler toutes les menaces possibles. Rendant cette alternative encore moins rentable.
- contrairement aux pesticides qui sont relativement efficaces quel que soit le temps. Les organismes vivants dépendent de leur environnement, et donc de la météo.
Une possible révolution dans l’agriculture biologique ?

Comme le dit Shimon Steinberg dans cette conférence, il n’existe pas seulement les coccinelles. Mais il y a des centaines d’autres insectes pouvant être utilisés comme pest-control. Dont certains étant plus rentables pour de grandes surfaces ou pour des monocultures. Ou encore d’autres insectes plus spécifiques à certaines régions du monde.
Alors ? Une alternative viable à toutes échelles ?
Pas complètement. Comme dit précédemment, à l’échelle d’un particulier qui s’occupe de son propre potager c’est suffisant. Peu de particuliers utilisent des pesticides, et cette méthode est bien meilleure que de ne rien faire. Surtout qu’un petit potager n’attire pas autant d’insectes différents que dans de grands champs. A plus grande échelle, les paysans iront souvent vers la solution la plus rentable, qui est celle des pesticides. Même dans l’agriculture biologique, elle n’est pas forcément rentable. Néanmoins, elle est quand même de plus en plus utilisée en complément des pesticides pour ne pas dépasser les taux imposés. Pour autant, elle n’est pas non plus toujours utilisée car elle peut être moins rentable que d’autre méthode n’utilisant pas de pesticides.
Malgré tout, son utilisation est en plein explosion, et il se pourrait bien qu’elle devienne un complément voire même une utilisation complètement viable à l’avenir si on commence à valoriser les agricultures sans effets néfastes sur l’environnement et les humains.
Envie de l’appliquer pour votre propre micro-agriculture ?
Vous avez peut être été laissés tentés par cette méthode de contrôle des nuisibles ? Pour ce faire vous pouvez très bien les utiliser pour votre potager ou, pour ceux n’ayant pas la chance d’avoir la place pour un potager, des petites cultures en balcon, petites cultures verticales pour faire pousser vos propres plantes. Quoiqu’il en soit, voici quelques liens pour en apprendre davantage, et pour que vous puissiez mettre vous-même en place cette technique.
- https://www.consoglobe.com/hotel-a-insectes-lutte-biologique-cg
- https://www.consoglobe.com/lutte-biologique-auxiliaires-cg
- https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/la-lutte-biologique-contre-les-cochenilles
- Ou sinon de manière générale taper « Lutte biologique » suivi du nuisible
- https://www.ted.com/talks/shimon_steinberg_natural_pest_control_using_bugs
- https://fr.jardins-animes.com/larves-oeufs-coccinelle-europeenne-anti-pucerons-p-347.html
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Lutte_biologique